Le bas Belleville est, pour ceux et celles qui savent être curieux et acceptent de se laisser surprendre, un territoire plein de contrastes.
Quartier populaire, il ne se laisse pas découvrir dans la logique parisienne du métro, boulot, dodo. Ni l’automobiliste, pressé et obnubilé par la circulation, qui concentrera son attention sur son artère principale bouchée ; ni le piéton stressé (Margot à la crèche, Hugo au solfège, un suicidé sur la ligne 11, la queue aux caisses et à la poste, charrette au boulot et tutti quanti) ne sauront davantage lâcher prise.
Où que l’on soit nous restons trop souvent étrangers à nous-mêmes, au quartier où l’on habite.
Alors, sachez-le, découvrir l’âme de Belleville suppose de prendre le temps et d’aller à la rencontre de l’insolite pour découvrir, en poussant les lourdes portes cochères qui ponctuent la rue, des petites cours profondes où se nichent des maisons individuelles voire des maisons de maître avec des jardins privatifs, des immeubles de faible hauteur, des ruelles pavées, des cours pittoresques, des rues-escaliers, des cafés avec leur comptoir en zinc.
Un havre de paix qu’ont su si bien immortaliser en images Willy Ronis mais aussi Jacques Becker avec « Casque d’or » dont les personnages de chair et de sang hantent encore de nos jour la rue des Cascades. Sans oublier Jules et Jim qui rôdent encore non loin de la rue de Transvaal. Peut-être décrocherez-vous le ballon rouge du lampadaire comme Pascal, le personnage du film d’Albert Lamorisse ? Laissez-vous porter par le brouhaha des rues et transporter par le flux bigarré des passants, suivez votre ballon rouge…
Certes, les temps ont changé mais les fantômes du passé sont toujours là relayés par des nouvelles figures emblématiques. Une nouvelle culture urbaine se dessine, signe de la mutation d’un quartier. Des artistes investissent les lieux, créent de nouvelles ambiances, ajoutent un peu de poésie à des façades oubliées et condamnées à la démolition, s’expriment avec un brin d’insolence comme dans la rue Denoyez aux graffitis électriques. On voudrait imaginer un jeu de pistes, voire un Monopoly, mais c’est chose impossible : la ville de Paris veille et les œuvres s’évanouissent les unes après les autres sous les jets et peintures grises des nettoyeurs.
Paris secret, havre de paix : c’est le feu qui couve sur la cendre…
Car, pour conserver les traces de ses origines villageoises, les habitants ont dû se mobiliser férocement. Saluons, d’ailleurs au passage, la figure de proue de cette lutte acharnée : la Bellevilleuse qui a participé non seulement à préserver un cadre de vie mais aussi activement à empêcher le déracinement de familles condamnées à l’exil en banlieue.
Belleville, terre d’asile où cohabitent bon an mal an plus de 80 ethnies. Babelville, joli nom d’emprunt que lui a donné Joseph Bialot. Ce sont aujourd’hui des familles soutenues par des associations qui se mobilisent pour éviter l’exclusion des familles sans papiers menacées d’expulsions, victimes de rafles dans les cafés ou les boutiques.
Belleville fragile, Belleville outragée, c’est aussi cette réalité que le quartier affronte.
Oui, Belleville est le dernier quartier de Paris à avoir rendu les armes en 1871 et sera certainement l’un des derniers à refuser de perdre son âme, libérez Belleville !
Quartier populaire, il ne se laisse pas découvrir dans la logique parisienne du métro, boulot, dodo. Ni l’automobiliste, pressé et obnubilé par la circulation, qui concentrera son attention sur son artère principale bouchée ; ni le piéton stressé (Margot à la crèche, Hugo au solfège, un suicidé sur la ligne 11, la queue aux caisses et à la poste, charrette au boulot et tutti quanti) ne sauront davantage lâcher prise.
Où que l’on soit nous restons trop souvent étrangers à nous-mêmes, au quartier où l’on habite.
Alors, sachez-le, découvrir l’âme de Belleville suppose de prendre le temps et d’aller à la rencontre de l’insolite pour découvrir, en poussant les lourdes portes cochères qui ponctuent la rue, des petites cours profondes où se nichent des maisons individuelles voire des maisons de maître avec des jardins privatifs, des immeubles de faible hauteur, des ruelles pavées, des cours pittoresques, des rues-escaliers, des cafés avec leur comptoir en zinc.
Un havre de paix qu’ont su si bien immortaliser en images Willy Ronis mais aussi Jacques Becker avec « Casque d’or » dont les personnages de chair et de sang hantent encore de nos jour la rue des Cascades. Sans oublier Jules et Jim qui rôdent encore non loin de la rue de Transvaal. Peut-être décrocherez-vous le ballon rouge du lampadaire comme Pascal, le personnage du film d’Albert Lamorisse ? Laissez-vous porter par le brouhaha des rues et transporter par le flux bigarré des passants, suivez votre ballon rouge…
Certes, les temps ont changé mais les fantômes du passé sont toujours là relayés par des nouvelles figures emblématiques. Une nouvelle culture urbaine se dessine, signe de la mutation d’un quartier. Des artistes investissent les lieux, créent de nouvelles ambiances, ajoutent un peu de poésie à des façades oubliées et condamnées à la démolition, s’expriment avec un brin d’insolence comme dans la rue Denoyez aux graffitis électriques. On voudrait imaginer un jeu de pistes, voire un Monopoly, mais c’est chose impossible : la ville de Paris veille et les œuvres s’évanouissent les unes après les autres sous les jets et peintures grises des nettoyeurs.
Paris secret, havre de paix : c’est le feu qui couve sur la cendre…
Car, pour conserver les traces de ses origines villageoises, les habitants ont dû se mobiliser férocement. Saluons, d’ailleurs au passage, la figure de proue de cette lutte acharnée : la Bellevilleuse qui a participé non seulement à préserver un cadre de vie mais aussi activement à empêcher le déracinement de familles condamnées à l’exil en banlieue.
Belleville, terre d’asile où cohabitent bon an mal an plus de 80 ethnies. Babelville, joli nom d’emprunt que lui a donné Joseph Bialot. Ce sont aujourd’hui des familles soutenues par des associations qui se mobilisent pour éviter l’exclusion des familles sans papiers menacées d’expulsions, victimes de rafles dans les cafés ou les boutiques.
Belleville fragile, Belleville outragée, c’est aussi cette réalité que le quartier affronte.
Oui, Belleville est le dernier quartier de Paris à avoir rendu les armes en 1871 et sera certainement l’un des derniers à refuser de perdre son âme, libérez Belleville !
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