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10/05/2008

Saint Fargeau

Ah ! Saint Fargeau, sa caserne des pompiers, son réservoir, son rectorat…non, je ne voudrais pas paraître sarcastique, c’est simplement que j’ai longtemps travaillé dans ce quartier et que j’ai peiné, pendant tout ce temps, à lui trouver de l’intérêt tant il était marqué par la grisaille des journées besogneuses.

Si l’on ajoute à cela que, comme nombre de quartiers excentrés de Paris, Saint Fargeau semble vivoter le long des maréchaux - presque déjà en banlieue… et l’on connaît l’appréciation que peuvent avoir les « vrais » parisiens de la banlieue - on comprendra l’âpreté de mon premier regard.

Pourtant, le TEP, hum ! pardon, le théâtre de l’est parisien vit dans le quartier et avec lui, non seulement à travers les spectacles qu’il présente, mais également par les animations qu’il propose notamment les chantiers d’écriture ou les lectures pour petits et grands.

Non loin de là, la campagne à Paris ne manque ni d’intérêt ni de charme pour qui aime se balader le nez au vent. Peut être croiserez vous d’ailleurs en chemin des artistes les yeux éclatés par des journées et nuits entières de répétition au studio Ferber. Pour la petite anecdote, le grand Jacques[1] est passé par là mais aussi Manu Chao qui a « confondu » dans son album « Sibérie m’était contée » le boulevard Brune avec le boulevard Mortier. Si vous voulez jouer au paparazzi, rendez-vous au Country Bar, peut-être réussirez-vous une interview exclusive à mettre en ligne sur votre blogue ou plus simplement à tailler une bavette avec Alex… à moins que vous ne préfériez la savourer.

La piscine Georges Vallerey, connue aussi sous le nom de piscine des Tourelles, l’été venu, ouvre son toit. Elle laisse alors s’échapper les cris des bambins et le souvenir de Johnny Weissmuller (mais si ! vous savez bien, Tarzan) qui y fut champion olympique en 1924. Juste à côté, une autre « piscine », très secrète celle-là et où l’on croise bien plus souvent des moustachus que des enfants ou des champions de natation, est planquée derrière de hauts murs qui ne portent d’autre indication qu’une interdiction de filmer ou de photographier. Qui se souvient, sinon Modiano[2], que cette caserne « hébergea », bien contre leur gré, des hommes et des femmes que l’on déportait ensuite ?

Oh là là ! c’est pas très gai tout ça, aurais-je un coup de blues ? Qu’à cela ne tienne, allons donc nous réconforter en goutant aux douceurs des Mascareignes, il suffit pour cela de pousser la porte de « Comme sur une île », rue Orfila.

[1] “Des chanteurs y’en a plein mais Higelin, y’en a qu’un!”.

[2] Patrick Modiano, Dora Bruder, Ed. Gallimard, « Folio » n°3181